Voyage
itinérant du 5 au 14 septembre 2017 : L’Ouest
Toujours
à la découverte des voies cyclables, après notre périple 2016 entre Ouistreham
et La Rochelle, nous irons cette année de Morlaix à Tours : Traversée de
la Bretagne intérieure par la « Vélodyssée » de Morlaix à Redon, puis
remontée de la Loire par « l’EuroVélo 6 » de St Nazaire à Tours.
Nous
débarquons du TGV à Morlaix en début d’après-midi, où nous attendent nos
« camionneurs » partis à l’aube avec vélos et bagages. Mise en tenue
dans un coin du parking de la gare (on a l’habitude), et on entame une
demi-étape vers Huelgoat. La traversée de Morlaix commence… et la pluie fine
aussi. Elle ne nous lâchera guère de l’après-midi, rendant certains secteurs
non revêtus de la piste assez délicats. Heureusement, un gentil monsieur nous
prêtera son tuyau pour nettoyer vélos et chaussures. La piste tracée sur une
ancienne voie ferrée est très facile, les pentes sont à peine perceptibles,
mais la fin de l’étape aborde les Monts d’Arrée, ce n’est plus pareil.
Puis
la seconde étape se déroule en pleine Bretagne intérieure : Huelgoat,
Carhaix-Plouguer, Rostrenen… D’ailleurs aujourd’hui nous naviguerons sur les 3
départements : Finistère, Côtes d’Armor, Morbihan.
Le
paysage est parsemé de manoirs, châteaux et églises : Même les plus
modestes d’entre elles sont souvent de vrais chefs-d’œuvre. L’ancienne abbaye
de « Bon repos » dresse ses bâtiments au milieu de la campagne.
Maintenant sauvegardée, elle a servi de carrière de pierre après la Révolution.
Les routes, chemins et notre « voie verte » sont en plein bocage,
dont les arbres sont majoritairement les chênes, aussi nous roulons sur de
vrais tapis de glands, mais pas de problème. Ce type de cheminement est
remarquable en cas de canicule, nous l’avions vérifié le long du canal du midi
en 2014, mais ce n’est pas d’actualité aujourd’hui ! Notre hébergement du
soir est encore « en altitude » à proximité du lac de Guerlédan, qui
ne sera pas très visible le lendemain, le barrage étant en travaux.
Nous
poursuivons vers le Sud-Est, c’est parfait, avec un vent globalement d’Ouest
qui ne nous abandonnera pas jusqu’à Tours. En attendant, passage à Pontivy et
son imposant château féodal. Les voies vertes abandonneront les anciennes
voies ferrées pour le canal de Nantes à Brest, en principe bien horizontal,
mais pas toujours, car il lui faut franchir des seuils nécessitant
d’incessantes écluses : Quel travail ! Les constructeurs ont aussi
utilisé des cours d’eau naturels, canalisés : L’Erdre, le Blavet, l’Oust…
Arrivée
à Josselin par le canal, avec au loin son château également colossal, et
également de la famille des Rohan, le
long du canal. Notre hôtel est juste en face, quel voisinage !
Le
lendemain, la pluie refait son apparition : On met les impers, ou
pas ? Dans ce cas la pluie s’arrête en général au bout de 5 minutes, et
inversement …
Notre
itinéraire suit le canal, en fait la rivière Oust. L’arrêt pique-nique du midi
se fera par prudence au restaurant, on sera au sec pour déguster galettes,
andouille et bolée de cidre. Nous sommes à Malestroit, « petite cité de
caractère » avec ses maisons médiévales. Nous parvenons à Redon, où notre
canal traverse, par un remarquable jeu d’écluses, la Vilaine en provenance de la
Mayenne et de Rennes et se dirigeant vers l’océan. Tiens, nous sommes en Ille-et-Vilaine,
4 ème département breton. Nous arrivons à l’hôtel sous une pluie fine, à temps,
car en soirée c’est un vrai déluge qui transforme les rues en rivières.
La
5ème étape nous voit pénétrer en Loire Atlantique (que certains
aimeraient voir rattachée à la Bretagne) Aïe, 3 crevaisons au démarrage, un
mauvais passage franchi en ville ? Retard vite rattrapé, car les côtes ne
nous retarderont pas aujourd’hui. De plus, les petites routes de campagne sont
la plupart du temps de très bonne qualité et bien tranquilles… Rêvons… Nous
arrivons dans la Grande Brière, zone humide pas si déserte, les villages se
suivent le long de la route qui file vers St Nazaire, dont on aperçoit à
l’horizon les installations des chantiers navals. Nous y ferons une incursion,
dominés par les silhouettes impressionnantes des ponts roulants et du paquebot géant
en construction.
Aujourd’hui,
passage au Sud de la Loire, en empruntant le viaduc, autorisé aux vélos si le
vent n’est pas trop fort, c’est bon, nous nous réchauffons dans la montée. A
plus de 60 mètres de haut, quelle superbe vue sur tout l’estuaire. Nous
marquons l’arrêt à St Brévin « ville étape vélo », au confluent de
l’Euro vélo 1 (Portugal – Norvège) de l’Eurovélo 6 (St Brévin – Roumanie) et,
plus modeste, la « Velodyssée » (Roscoff – Hendaye)
Ça
y est, nous remontons la Loire, évidemment bien large ici, sur des pistes
faciles (et toujours poussés par le vent d’Ouest) Nous repassons sur la rive
droite avec un bac avant l’arrivée à Nantes. L’itinéraire nous fait passer par
le centre-ville, ce qui nous permet une petite visite, entre autres les
« machines de l’Ile » et son éléphant géant. Tramways et vélos :
Comme d’autres villes de l’Ouest, Nantes a ce petit côté « villes
allemandes » La sortie Est de Nantes, vers Thouaré, notre étape,
s’effectue à vélo dans un parc de plusieurs kilomètres. Rêvons encore… Mais le
soir, pour joindre le restaurant pourtant à proximité, c’est le retour aux
réalités automobiles des banlieues éloignées : Pas un mètre de piste
cyclable ou piétonne, pas d’éclairage.
Nous
poursuivons notre route vers l’Est, tantôt sur une rive, tantôt sur l’autre.
Les cultures maraîchères sont réalisées sur d’immenses « planches »
de terre sableuses : Des millions de salades à perte de vue ! Ancenis
est la seule ville importante rencontrée, avec un château féodal juste au droit
du pont sur la Loire. Les traversées du fleuve sont délicates, le vent latéral
essaie de nous balayer, les ponts ne sont pas toujours larges, et très
empruntés, car peu fréquents. Nous passons en Maine-et-Loire, et l’étape sera à
St Georges-sur-Loire, dans le seul hôtel pouvant nous accueillir dans ce
secteur : Un peu « rustico-folklorique », au confort spartiate
(mais prix en rapport) C’est un relais motard, d’ailleurs le patron nous fera
une démonstration avec sa Harley le lendemain matin.
Le
lendemain, nous roulerons toujours en Maine-et-Loire. Quelles belles lumières
sur ce fleuve, et quelles pistes larges et dans l’ensemble bien roulantes.
Beaucoup de cyclistes, rarement équipés comme nous, mais plutôt sur des VTC
bien chargés, et surtout en sens opposé : Les malheureux sont cloués sur
place par le vent, alors que nous roulons tranquillement. La pause pique-nique
est établie au bas de la « levée » (digue sur la Loire) avec un
soleil équilibrant le vent : Nos cuisinières et les chargés de mission
« courses » réussissent tous les jours à nous confectionner
d’excellents repas. Ici, comme en Bretagne le patrimoine architectural est
immense : Nous nous arrêterons à Cunault, modeste commune, visiter une
gigantesque église romane, construite avec la pierre blanche caractéristique de
la région, le tuffeau. A Saumur, dans le quartier de l’Ecole de Cavalerie, nous
visiterons une distillerie artisanale, très curieuse : On y fabrique entre
autres le « Triple Sec »
Nous
allons pénétrer en Indre-et-Loire, avec le paysage classique de Touraine :
Pour commencer, les habitations troglodytes tout le long du fleuve, prolongeant
les habitations coincées entre la route et la falaise. L’itinéraire nous fait
même passer dans les souterrains creusés dans le tuffeau : On devine de
belles caves… Saumur, Chinon sont proches. D’ailleurs nous ne tardons pas à
entamer une escapade (et de belles montées) vers les vignobles, où les
vendanges sont en cours, malgré la bruine qui nous poursuit. Les châteaux se
succèdent, nous ne pourrons pas tout voir : Montsoreau, Candes-Saint-Martin,
Ussé, Azay-le-Rideau que nous visiterons : 500 ans, et comme neuf.
Villandry sera notre dernière étape. Il est célèbre pour ses jardins, mais des
haies savamment étudiées ne permettent pas de les admirer sans payer.
Dernier
jour : Tours n’est qu’à une trentaine de kilomètres, ce qui nous laissera
le temps de visiter la ville avant de reprendre le TGV à 14 h en direction de
Marne-la-Vallée. Comme à Nantes, l’itinéraire cyclable nous fait pénétrer dans
la ville par d’immenses espaces verts, et nous rejoignons le centre ancien
sanstrop de difficulté. La cathédrale
est digne d’une plus grande ville, par ses dimensions et surtout sa collection
de vitraux du XIII -ème siècle.
Ce
fut un beau voyage, avec un moins beau temps (on ne choisit pas), mais nous nous
en sommes finalement bien sortis. Et nous avons ainsibouclé le trajet de l’Eurovélo 6, de St
Brévin jusqu’à Vienne, après nos parcours intermédiaires Tours - Le Creusot, Le
Creusot - Münich, Münich - Vienne.
A
quand la Mer Noire ?
Et
le tout grâce à notre expert organisateur de voyages, Jacques Leguay.